RTE souhaite encourager la création d’une usine de câbles sous-marins pour les éoliennes

Au cœur de la transition énergétique, RTE, le gestionnaire français du réseau de transport d’électricité, s’engage résolument pour renforcer la souveraineté industrielle de la France. Face au déploiement massif des parcs éoliens en mer prévu d’ici 2050, une nécessité impérieuse se fait sentir : celle de la production locale de câbles électriques sous-marins essentiels au raccordement de ces installations. Actuellement, la France ne dispose pas d’usine dédiée à la fabrication de ces équipements stratégiques. Dans un contexte européen marqué par une forte tension sur la fourniture de matériels et composants, RTE souhaite dynamiser la filière nationale en encourageant l’implantation d’une unité de production sur le territoire.

Ce projet ambitieux, qui s’inscrit dans un plan d’investissement à hauteur de 10 milliards d’euros entre 2030 et 2035, vise à sécuriser la chaîne logistique et industrielle, tout en créant des milliers d’emplois et en boostant l’innovation locale. Pour mener à bien cette initiative, RTE a déjà ciblé plusieurs sites portuaires capables d’accueillir une usine dotée d’une infrastructure conséquente, notamment une tour de plusieurs dizaines de mètres pour la fabrication et l’enrobage des câbles. Une meilleure coordination entre pouvoirs publics, équipementiers comme Nexans, Siemens, General Electric, Orange Marine, et acteurs de la pose tels que Subsea 7 ou DeepOcean est également envisagée.

Alors que la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) définit les ambitions à horizon 2035, ce projet illustre l’importance d’une stratégie industrielle claire et adaptée aux besoins énergétiques français. La compréhension des enjeux techniques, économiques et environnementaux autour de cette usine est décisive pour assurer la réussite de la croissance de l’éolien offshore français ainsi que le renforcement de la filière électrique locale.

Les enjeux stratégiques de l’implantation d’une usine de câbles sous-marins pour l’éolien offshore en France

Produire localement des câbles sous-marins adéquats pour l’éolien offshore est devenu une priorité stratégique pour RTE et la France. Ces câbles, indispensables pour connecter les parcs en mer au réseau terrestre, assurent la transmission de l’électricité sur des distances souvent considérables. Or, jusqu’à présent, la France dépend totalement des importations pour ces produits hautement techniques, fabriqués principalement dans des pays voisins.

Les défis industriels sont importants. La fabrication de câbles sous-marins exige des savoir-faire spécifiques dans des domaines variés : métallurgie, polymères isolants, enrobage, ainsi qu’une logistique adaptée aux rouleaux pouvant peser des milliers de tonnes. D’où l’importance cruciale du choix du site de production qui doit allier accès maritime, capacité d’accueil d’équipements de déploiement (navires câbliers), et disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée.

Par ailleurs, la montée en puissance rapide des parcs éoliens va nécessiter un volume de câbles sans précédent, ce qui pousse RTE à garantir une capacité industrielle pérenne. Dans ce cadre, des acteurs majeurs tels que Nexans, leader dans le domaine des solutions câblières, ou Cleveland Cable Company, sont au cœur des consultations et appels à manifestation d’intérêt lancés depuis début 2025.

Les enjeux clefs convergent autour de :

• La souveraineté industrielle : réduire la dépendance aux fournisseurs étrangers, notamment dans un contexte européen où la concurrence est forte.
• La sécurité d’approvisionnement : éviter les ruptures de stock dans un marché global tendu.
• La création d’emplois : dynamiser les territoires portuaires et favoriser la montée en compétences des salariés.
• L’innovation technologique : stimuler la recherche appliquée pour améliorer la qualité et la durabilité des câbles.

En outre, l’usine devra s’intégrer dans une chaîne environnementale optimisée, favorisant l’économie circulaire et la réduction de l’impact écologique à chaque étape, depuis la fabrication jusqu’à la pose sous-marine par des sociétés expertes comme Orange Marine, Subsea 7 ou DeepOcean.

Les étapes clés et les conditions pour la création d’une usine de production de câbles sous-marins en France

Lancer un projet industriel d’une telle envergure implique une série d’étapes rigoureuses qui couvrent à la fois les aspects techniques, économiques et réglementaires. RTE a ainsi engagé en février 2025 un appel à manifestation d’intérêt auprès des équipementiers afin d’identifier les leviers conditionnant l’implantation d’une usine de câbles sous-marins. Ce processus est crucial pour évaluer la faisabilité et l’adapter aux besoins définis par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie).

Une des premières exigences est le choix du site, conditionné par :

• La proximité d’un port maritime capable d’accueillir les infrastructures et les navires câbliers chargés d’installer les câbles en mer.
• Une superficie suffisante pour ériger notamment une tour de fabrication haute de plusieurs dizaines de mètres, indispensable à l’enroulement et l’enrobage des câbles.
• Des réseaux de transport et logistique efficients facilitant la circulation des matériaux lourds et volumineux.
• Une main d’œuvre locale qualifiée en lien avec des centres de formation et l’industrie électrique.

Par ailleurs, la cohérence du projet avec la stratégie énergétique nationale est essentielle. Le décret modifiant la PPE, attendu au cours de l’été après son passage à l’Assemblée nationale, précise notamment les volumes d’appels d’offres d’éolien en mer, ce qui influencerait directement la demande en câbles.

La structure économique du contrat proposé par RTE, d’un montant autour de 10 milliards d’euros, conditionne aussi la viabilité d’une implantation en France. Plusieurs industriels majeurs comme Nexans et Siemens ont manifesté un intérêt pour ce marché florissant, attirés par la perspective de renforcer leur présence locale face à des concurrents mondiaux.

Ce projet illustre la nécessité d’une collaboration étroite entre acteurs publics et privés, au sein d’un écosystème complexe mêlant énergie, industrie lourde et logistique portuaire. Le succès dépend aussi de la visibilité à moyen terme sur le rythme des appels d’offres pour les installations éoliennes en mer, qui conditionnera la demande de production.

L’impact économique et environnemental de la relocalisation de la production de câbles sous-marins

La création d’une usine de câbles sous-marins dans l’Hexagone représente un levier économique majeur pour les territoires concernés. Outre la création directe de nombreux emplois allant de la fabrication à la logistique, le projet génèrera des retombées locales significatives : développement des compétences techniques, formations spécialisées, et attirance pour les investissements connexes.

Sur le plan économique, cette relocalisation fournit plusieurs avantages :

• Réduction des coûts liés à la logistique internationale : diminuer les importations permet de réduire les risques inhérents aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.
• Stimulation de la filière industrielle française : favorise les partenariats avec des sociétés comme Verlinde, experte en équipements de levage utilisés dans la manutention des câbles.
• Effet levier sur l’innovation : la proximité des clients permet d’adapter rapidement les produits aux besoins, aidée par les certifications et contrôles qualité de DNV GL.

Sur le plan environnemental, plusieurs bénéfices se dégagent :

• Diminution de l’empreinte carbone liée au transport sur de longues distances importées.
• Optimisation de la gestion des déchets industriels grâce à une meilleure maîtrise locale des procédés.
• Intégration des standards européens les plus stricts en matière de durabilité et de recyclabilité.

Enfin, ce projet s’inscrit dans un contexte où la France intensifie son déploiement d’énergies renouvelables en mer, soutenu par une programmation pluriannuelle énergétique ambitieuse et alignée avec les objectifs européens. Ce mouvement est relayé par des entreprises comme Nexans, déjà engagées dans des accords majeurs avec RTE, illustrant par exemple l’importance de ces câbles pour le raccordement des parcs éoliens de Centre Manche et d’Oléron.

Les acteurs industriels majeurs impliqués dans la filière des câbles sous-marins

Plusieurs entreprises de renom se positionnent comme piliers incontournables dans la chaîne de production, d’installation et de maintenance des câbles sous-marins destinés à l’éolien offshore français. RTE, en tant que gestionnaire national du réseau électrique, joue le rôle de coordinateur majeur, encourageant la collaboration entre tous les intervenants.

Nexans est l’un des leaders mondiaux dans la conception et fabrication de câbles sous-marins haute tension. Son partenariat récent avec RTE complète une stratégie d’implantation renforcée sur le territoire français. Cet accord majeur souligne l’importance des câbles CCHT dans le raccordement des futurs parcs éoliens offshore.

Siemens et General Electric, quant à eux, apportent leur expertise dans les équipements électriques et infrastructures associées, enrichissant la chaîne de valeur. Par ailleurs, Orange Marine, Subsea 7 et DeepOcean prennent en charge les opérations de pose sous-marine, combinant maîtrise technologique et savoir-faire logistique.

Dans les secteurs de la logistique industrielle, Verlinde est reconnue pour ses solutions de levage adaptées aux exigences de manipulation de lourdes charges telles que les câbles enroulés.

Enfin, des sociétés de certification comme DNV GL assurent le respect des standards de qualité, de sécurité et de durabilité, clés pour garantir la pérennité des installations en mer. L’engagement de l’ensemble de ces acteurs démontre la dynamique d’un écosystème industriel en pleine croissance, prêt à relever les défis techniques et économiques.

Les perspectives d’avenir pour la filière française des câbles sous-marins et l’éolien offshore

À l’horizon 2030-2035, la mise en service attendue de la première usine française de production de câbles sous-marins pourrait marquer un tournant majeur dans la stratégie énergétique et industrielle de la France. Ce projet, inscrit dans un cadre économique robuste avec un contrat aux alentours de 10 milliards d’euros, montre la volonté d’assurer une montée en puissance concomitante des capacités de raccordement éolien offshore et de la production locale.

Face à une demande attendue très soutenue avec la planification ambitieuse de parcs en mer, la filière devra évoluer pour répondre aux exigences croissantes en termes de qualité, rendement et respect environnemental. La souplesse d’adaptation au calendrier des appels d’offres, déjà prise en compte par RTE, permettra d’ajuster la production et la stratégie industrielle selon les fluctuations du marché.

De plus, l’accent mis sur l’innovation est un gage d’une compétitivité accrue à l’échelle européenne, voire mondiale. La collaboration étroite entre acteurs nationaux permet d’optimiser la chaîne de valeur, en intégrant notamment des solutions intelligentes et performantes, de la conception au déploiement sur les fonds marins.

Parmi les perspectives clés :

• Extension progressive de la capacité de production pour accompagner le rythme des appels d’offres.
• Développement de partenariats européens et internationaux pour partager expertises et ressources.
• Mise en place de technologies vertes et durables dans tous les maillons industriels.
• Formation continue des ressources humaines, avec un accent sur les compétences techniques pointues.
• Renforcement de la résilience face aux aléas économiques et géopolitiques.

Le projet fait aussi l’objet d’une attention particulière en raison de ses implications pour la souveraineté énergétique et industrielle française, faisant écho à des propositions récentes visant à mieux connecter le déploiement des énergies renouvelables et les retombées industrielles nationales (UFE Électricité).

FAQ autour de la création d’une usine de câbles sous-marins pour les éoliennes

• Pourquoi RTE cherche-t-il à implanter une usine de câbles sous-marins en France ?
  RTE souhaite réduire la dépendance aux importations et sécuriser la supply chain pour le raccordement des futurs parcs éoliens offshore massifs planifiés.
• Quels sont les principaux défis techniques de fabrication pour ces câbles ?
  Ils concernent la maîtrise des matériaux isolants, la fabrication d’enrobage robustes, et la logistique spécifique pour manipuler de très longs et lourds câbles.
• Quels acteurs industriels sont déjà engagés dans ce projet ?
  Nexans, Siemens, General Electric, Orange Marine, Subsea 7, DeepOcean, et Verlinde font partie des intervenants clés collaborant avec RTE.
• Quel est le calendrier prévisionnel du projet ?
  RTE vise une mise en service de l’usine entre 2030 et 2035, dépendant des évolutions de la PPE et de la demande réelle.
• Quels bénéfices économiques ce projet peut-il générer ?
  Création d’emplois locaux, valorisation industrielle des territoires, et développement de filières innovantes avec un fort impact sur l’économie locale et nationale.